Conseil d'état-major

Boisnoir était debout face à une table. La somptueuse chambre de conseil du Royal Louis faisait office de quartier général pour aujourd'hui. C'était une pièce luxueuse, éclairée et chaleureuse. Le plancher ciré brillait au soleil mais gardait une certaine fraîcheur. D'immenses fenêtres à sa poupe ainsi que des sabords vitrés permettaient de faire entre la lumière dans cette partie privilégiée du navire qui servait de lieu de repos et de méditation à l'amiral. Les barrots de ponts étaient peints en blancs tandis que de somptueuses sculptures sans relief ornaient les cloisons et soutenaient le ponts au-dessus. Le luxueux mobilier en ébène, bois laqué ou les fauteuils recouverts de soie verte. Le bureau de Boisnoir était lui aussi trés finement fait et c'était autour de ce bureau que se trouvaient les invités de Boisnoir.

Tous les hauts gradés de l'Armada étaient autour de la table: Lord Cutler Beckett, le machiavélique président de la Compagnie, James Karmer, commandant de la Marine Britannique aux Caraïbes, James Norrington, amiral de la Compagnie des Indes, Theodore Groves, son aide de camp et pour finir le commodore Matthew Krieg, l'incompétent larbin de Karmer. Tous ces hommes avaient été réunis pour prendre une grande décision, une décision qui pourrait porter l'estocade à la piraterie. Et c'était Boisnoir qui en avait pris l'initiative. Or ce coup s'il réussissait pourrait rapporter énormément, et en tant que commandant en chef, il pourrait en recevoir la plus grosse partie. Mais surtout la gloire l'attendrait. Il parviendrait enfin au but qu'il souhaitait atteindre depuis des années.

-Messieurs, vous êtes ici pour changer l'Histoire. Aujourd'hui, nous écrivons une page de cette Histoire et une autre peut être tournée. Le chapitre de la piraterie arrive à son terme et notre nom à tous sera gravé au Panthéon des héros de l'Europe. Messieurs, je vous propose aujourd'hui de nous emparer de Tortuga!

Invité

Tout les hauts gradés de l'Armada étaient installés autour du bureau de la luxueuse cabine du conseil du Royal Louis. Le président de la compagnie des Indes orientales Cutler Beckett, se situait entre l'amiral anglais : Karmer et l'amiral de la compagnie des Indes : James Norrington. Il demeurait silencieux comme tout le monde autour de lui, attendant le discours qu'avait à dire l'homme derrière cette invitation.

Marc de Boisnoir les avait conviés afin de mettre fin au monde de la piraterie, et pour ce il avait bien évidemment un plan, ou du moins c'était la raison de leur venue sur le Royal Louis. Et elle s'avéra juste, l'amiral français avait bel et bien un plan pour éradiquer la vermine, ce qui déconcerta Beckett. Pas que le plan paraissait insensé ou mauvais, loin de là, mais habituellement le lord voyait l'amiral français en face-à-face, seuls donc, pour organiser une stratégie sur le plan. Tandis que ce soir, à cette réunion, Marc de Boinsoir parla directement de son plan à cinq personnes et ce sans en avoir discuté avec le président de l'EITC. Etait-ce un manque de confiance de la part de l'amiral du royal Louis ou une simple trop grande assurance de lui-même. Beckett ne savait qu'en penser mais il laissa ses doutes planaient, préférant se consacrer sur l'essentiel, le plan.

Et quelle sera votre stratégie afin de mettre Tortuga sous notre domination, amiral ?

La froide et sèche voix du lord s'éleva dans la cabine rompant le léger silence s'étant installé après la proposition du plan de Boisnoir. Puis le silence retomba comme un voile, avant qu'on ne le rompe à nouveau.

Boisnoir vit avec un certain plaisir que son audacieuse proposition ne laissait personne indifférent. Il est vrai que c'était bel et bien le but recherché. Il fallait en finir définitivement avec cette piraterie qui causait tant de mals aux puissances européennes comme le Royaume-Uni, la France et l'Espagne. Tant de raisons qui les avaient poussées à s'unir afin d'y mettre un terme. Pourtant depuis sa formation, l'Armada n'avait pris part à aucune grande action d'envergure, en partie parce que Beckett se bornait à utiliser le Hollandais Volant pour attaquer les pirates. Boisnoir qui avait réussi à obtenir carte blanche de l'orgueilleux Lord comptait bien en tirer le maximum d'avantages. C'était un peu pour cela que Boisnoir n'avait pas mis le Lord au courant, ce dernier aurait pu saisir l'idée au vol et la remodeler à son propre avantage. Là devant tous les officiers réunis, Boisnoir clamait haut et fort que cette idée était la sienne. Autrefois, Tortuga avait été possession française, mais les pirates se l'étaient appropriés. boisnoir avait tenté de la reprendre mais il manquait de moyen. Aujourd'hui avec l'Armada, il pouvait réussir et rendre au Roi ce repaire de brigands.

Boisnoir esquissa un sourire à la question de Beckett. Cela ressemblait bien au Lord. Une question pour savoir si le plan était réalisable ou si les coûts risquaient d'être trop élevés, Beckett refuserait d'aider Boisnoir dans son plan. Cependant Boisnoir ne comptait pas révéler immédiatement sa tactique.

-Selon moi, la meilleure stratégie à adopter nécessiterait une trentaine de vaisseaux de guerre et environ cinquante bâtiments de transports en tous genres. Des chaloupes et bateaux de débarquement appuyés par des chaloupes cannonières et des prames auraient tôt fait de se rendre maître des terres. En soutien, il nous faudrait donc des vaisseaux de lignes et des galiotes à bombes.

La stratégie de Boisnoir était en fait bien plus élaborée qu'elle ne le paraissait. Mais ce n'était qu'une entrée en matière pour s'assurer de l'approbation de son auditoire. Il se tourna alors vers l'amiral Karmer:

-Amiral Karmer (il avait pris soin de mentionner le grade et de prononcer le nom correctement), je sais que nous avons eu des différends par le passé mais nous devons aujourd'hui agir pour l'avenir. Il ne faut mener la tâche qui nous a été confiée. Croyez vous possible d'assurer l'avitaillement de ma force principale en cas de siège de l'île? Par ailleurs, accepteriez-vous de prendre part à cette expédition...

l'amiral Karmer attendait à cette difficulté, le moment de choisir sa véritable position. Jusqu'à présent, il n'avait pour projet d'aider l'armada si il n'y était point obligé, ce qui est toujours le cas en ce moment précis de ce conseil. Il regarda les membres du conseil chacun leur tour. Lord beckett, lui qui était surveillé par Karmer, ne voulait peut être pas qu'il fasse partie de l'expédition, ou le contraire. Car cette expédition l'éloignerait de Port royal et donc, il ne pourrait plus assuré la surveillance du lord correctement. Par la suite, participer a cette expédition pourrait être révélateur sur la façon dont le lord mène la guerre face aux pirates. Il regarda rapidement le lieutenant Groove et passa directement à son nouveau contre-amiral, James Norrington. Lui et Karmer s'étaient opposés jusqu'à présent à la guerre et donc la lutte contres les pirates, qu'allait penser Norrington de son supérieur si il acceptait ? Mais assurer un ravitaillement ne déclarait pas qu'il s'engager dans cette guerre stupide. Le commodore Krieg, quand a lui, Karmer en était sur, il était de l'avis de Boisnoir, James se demandait comment ce dernier pouvait etre encore sous ses ordres alors que les deux personnages avaient des idées opposées, mais Krieg était un bon officier. La décision était compliquer. Mais Karmer voyait déjà la réponse arrivait. Il venait de ce rappeler de quelque chose qu'il avait oublié, il possédait encore plus d'une carte à jouer. Il se tourna vers l'amiral Marc de Boisnoir.

- Bien que je pense que vous savez déjà que je ne partage pas toutes vos idées, je veux bien essayer de mettre de coté les "quelques différents" (il insista sur les deux mots). Par la suite vous voulez que s'agisse pour la tache qu'il vous a été confié, je vous rappelle que je ne suis point censé être mêlé à la guerre contre les pirates, comme le contre-amiral Norrington qui se trouve sous mes ordres et moi même avons pu vous le faire remarquer.

Il regarda Norrington qui n'avait pas encore compris la manœuvre de l'amiral. A vrai dire, c'était un peu normal que cela ne soit pas trop clair, Karmer agissait contre tous ses principes.

- J'accepte. J'accepte de prendre part à l'expédition. Mais, à une seul condition, comme étant en opposition avec vous, je vous laisserez le plaisir d'ouvrir cette expédition. Quand à moi et au contre amiral Norrington, nous vous suivrons. En cas de siège de la ville, et en ce qui concerne l'avitaillement, je pense que nous pourrions nous arranger le moment venu.

Boisnoir regarda Karmer avec un sourire. Il était loin d'être stupide. Sa réaction le prouvait. Ses conditions surprenaient légèrement Boisnoir qui aurait cru à un refus catégorique qui se serait inscrit dans l'hostilité que Karmer avait manifesté depuis le début à son égard. Mais Karmer était plus fin que ça, il avait compris que leurs succés étaient irrémédiablement liés et comptait en jouer selon toute vraissemblance. Aprés tout cela avait peut-être rapport avec la future visite du Roi d'Angleterre aux Caraïbes. Karmer voulait se distinguer par une action d'éclat et en faire montre devant le Roi afin de prouver qu'il n'était pas seulement là pour ranger des papiers dans son bureau et espionner Beckett pour le compte de l'Amirauté. Boisnoir comptait mettre à profit ce revirement dans le comportement de Karmer. Certes un refus lui aurait permis de se plaindre du manque de coopération et en cas d'échec de faire porter la responsabilité à Karmer qui n'avait pas apporter son soutien à l'expédition. Mais l'impact aurait été largement moindre.

-Vous avez pris la bonne décision je vous l'assure... J'accepte vos conditions globales. Mes forces attaqueront en premier. Cependant, si nous voulons remporter la victoire nous n'aurons pas le temps d'observer leur succés ou non... Il faudra agir vite! Et je compte vous laisser un poste glorieux. Vous serez au plus fort de l'action au même titre que mes hommes et moi-même.

Il mit ses mains dans le dos et sourit avec amabilité.

-Il va de soi que vous aurez autant d'initiative que possible. Je fais ce premier pas en signe de reconnaissance et d'estime. Cela veut dire que je laisse derrière nous les conflits qui nous ont opposés récemment ou lors de la dernière guerre...

Invité

Krieg ecoutait calmement ce que pouvait bien dire Boisnoir. Il n'aimait pas le personnage en tant que tel, mais le grand stratege qui se trouvait derriere ce personnage meme l'impressionné et avait gagné toute son admiration. Il savait que Karmer n'aimait pas ce Boisnoir, et le commodore, bien que tres fidele à son amiral, voulait du neuf, il en avait marre d'etre un simple commodore. Dernierement, Karmer l'avait beaucoup dessus. Ce dernier s'etait opposé à sa monter en puissance. Karmer avait empeché Krieg de rentrer dans l'ordre des noirs manteaux. Mais, Matthiew ne pouvait rien faire car James etait le commandant de cette ordre et seul le roi pouvait y faire quelque chose, et sa majestée aurait trouvé cela stupide de vouloir y acceder. Par la suite, La EITC l'avait beaucoup sollicité pour rejoindre leur rang en tant que contre amiral, et il avait de nouveau refusé car Karmer lui tenait a coeur et, il savait qu'il pourrait acceder facilement à ce grade avec l'amiral. Et pour finir, son poste de Contre-amiral lui avait passé sous le nez, a cause de Norrington qui avait prit sa place. En effet, Karmer voulait imperativement que Norrington revienne à la marine et avait comvaincu sa majestée de lui permettre à n'importe quel prix, dans la mesure du possible. Alors James avait offert la place que Matthiew attendait et qu'il meritait, d'apres lui et a vu James Norrington prendre position dans le poste qu'il a toujours revé. Boisnoir etait un moyen de prouver la puissance de Krieg avait en lui, mais pour cela, il devait manoeuvrer delicatement sans eveiller les soupçons de Karmer, Beckett ou Boisnoir.

Jusqu'à présent, il avait ecouté attentivement les projets de Boisnoir, et, avec plaisir, avait vu Karmer se faire manipuler. bien que ce dernier en avait conscient. Le commodore ne voyait pas clair dans le jeu de norrington et Karmer. Cependant celui de Boisnoir lui etait bien presenté.

Un officier de la marine anglaise suivit de deux autres français cette fois ci frapperent et entrerent dans la grande salle du conseil. Les deux officiers français s'arreterent et l'anglais tendit un papier au commodore et lui chuchauta quelque chose à l'oreille. Ce dernier fut surpris d'entendre ce qu'il venait d'entendre. Puis il se leva devant les autres officiers.

- Je crains que vous ne soyez plus en position de force, amiral De Boisnoir, ce que je viens d'apprendre ma tres surpris, mais confirme ce que je pensais. Vous etes un incapable Amiral, avec tout le respect que je vous dois. Pendant que vous discutiez sur vos projets de Tortuga, les pirates se renforcent et ont deja frappé.

Il tendit le parchemin a l'amiral Karmer.

- J'ai le regret de vous annoncer que 3 navires français, 2 de la Royal navy et 1 de la EITC viennent d'etre abattuent, coulaient. Et il etait sous le commandement et la protection de vos navires ! Par la suite, en plus autre chose à rajouter à votre palmares, un navire, de 98 canons, a été volé lors de cette bataille, portant le nom de le Poséidon...