Comme chaque soir, à peine le soleil se couche-t-il, que, montée sur les tables de la taverne, vêtue d'une robe noire brodé de diamants et magnifiquement parées de bijoux, Lata dansait à l'orientale pour occuper les pirates très présent ce soir...
Bien entendu, ils étaient plus interressés par leur bouteille de rhum bien-aimée que par la jeune femme, du moins pas par sa danse. Mais on la payait pour danser, alors elle continua, les grelots à ses chevilles teintant à chacun de ses pas.
Les yeux clos, elle tournoyait, levait les mains, attentive à la musique dégagée par les musiciens au fond de la taverne.
La porte ne cessait de s'ouvrir et de se fermer dans un grincement agaçant. Mais elle restait impassible...
L'odeur d'alcool était insuportable, mais son habitude compensait.
Avait-elle de quoi se plaindre ? Non.
Autant le dire tout de suite, elle aurait mille fois préférer être sur un bateau, nez au vent, que de devoir trimer pour des ivrognes dans un art qu'elle n'aime pas particulièrement.
Etant femme, il lui est impossible de devenir capitaine autrement qu'en rêve, et son argent ne lui permettrait jamais l'achat d'une barque...Si la loi ne lui interdit pas de s'engager comme matelot, certaines légende prédisant le malheur si une femme est à bord l'empêche également toute aventure maritime.
Qui plus est, femme étrangère.
Dans ce monde où tout n'est que sang pour argent, autant donné tout ce que l'on a pour gagner quelques pièces plutôt que de rechigner la tâche pour des rêves improbables.