Les yeux fermés, la tête basse, les doigts entrecroisés, le visage serein, Lata écouta les bruits divers qui parcourait la prison.
Ses cheveux, d'ordinaire si soyeux, étaient plaqués à sa nuque, emmêlés, sales, mais cela, elle ne s'en souciait guère, il n'y avait plus personne à séduire ni a embobiner.
Elle fredonnait un air qu'elle avait apprit petite, un air Indien. Les autres prisonniers étaient passé à la potence ce matin. Elle, ignorait complètement ce qu'on allait lui faire.
Les clandestins sont-ils tués ? Savent-ils qui elle est ? La traductrice officiel du capitaine Taj-mal pirate indien ? Qui leur a dit ?
Tant de question qui resteront vaines et vagues.
Un peu de sang coulait le long de sa tempe, du coup qu'on lui avait porté à la tête.
Desormais complètement seule dans ce lieu de silence, la jeune femme retraça son parcours depuis qu'elle avait pris l'océan.
Ses mains, ses mains qui semblaient innocentes avaient desormaisles poignets meurtris par les fers qu'on lui avait imposé.
Une longue vie de lâcheté, de fuite, de deguisement...
Le chien qui gardait les clefs la regardait d'un air idiot.
-Je vous hais.